Depuis quelques mois maintenant, le Smart City Office de la Région de Bruxelles-Capitale organise des Smart Lunches. L'objectif de ces sessions ? Que les pouvoirs locaux bruxellois puissent échanger et être inspirés par diverses expériences « Smart » menés à travers la Région. Des intervenants de la quadruple hélice - monde académique, entreprises, autorités publiques et citoyens – s’y succèdent en tant qu’orateurs. Retour sur la sixième édition dédiée aux communautés d’énergie !
Après l’introduction de Bernard Clerfayt, Ministre bruxellois de la transition numérique, le premier intervenant, Régis Lambert, Chef de service Energies Renouvelables chez Brugel, a d’abord détaillé les concepts d’ « autoconsommation individuelle », d’ « autoconsommation collective » ; de « communautés d’énergie renouvelable » (lesquelles se focalisent uniquement sur l’énergie renouvelable), et de « communautés d’énergie citoyennes » qui se concentrent sur l’électricité et les énergies potentiellement non-verte. Une base nécessaire pour bien saisir le partage d’énergie et ses avantages sociaux, économiques et environnementaux - tels que la démocratisation de l’énergie, la création d’écosystèmes économiques dynamiques autour des communautés, le déblocage du potentiel solaire, … -,. M. Lambert a ensuite expliqué la base juridique sur laquelle reposent ces communautés. Si le cadre structurel est aujourd’hui en cours de rédaction - et que l’objectif est d’adopter l’ordonnance d’ici fin 2021-, un cadre dérogatoire permet à Brugel d’octroyer parallèlement des dérogations pour une durée fixe, et pour une zone géographique limitée. Régis Lambert a rappelé qu’une cartographie des projets actuels se trouvait à l’adresse suivante :
https://projets-innovants.brugel.brussels et a insisté sur le potentiel énorme en Région de Bruxelles-Capitale de l’autoconsommation collective pour toutes les copropriétés.
Le second orateur, Boniface Nteziyaremye, a quant à lui exposé le projet Greenbizz.energy, lauréat de BeCircular et véritable véhicule pour l’intégration sociale. Cette communauté d’énergie, co-développée en partenariat avec Greenbizz, Citydev, CSTC et grâce à la facilitation de Sibelga, rassemble 20 entreprises aux profils de consommation variés installées dans les ateliers de production implantés à Greenbizz. Ces dernières sont réunies autour de 943 panneaux solaires produisant 203 MWh par an pour maximiser collectivement l’autoconsommation de l’énergie produite localement. Pour faciliter la gestion de la communauté par les participants, WeSmart donne accès à sa plateforme digitale permettant un monitoring de la production et de leur consommation. WeSmart a par ailleurs créé la personne morale organisatrice de cette communauté, laquelle a pris la forme, pour ce projet, de société simple. M. Nteziyaremye en a profité pour détailler le cycle de travail bien rôdé de WeSmart : l’identification des participants, l’analyse des bénéfices, la création de la communauté et, enfin, la proposition d’une plateforme pour la gestion de la communauté d’énergie. À l’avenir, WeSmart compte étendre le projet à l’ensemble du quartier Tivoli de Laeken et ainsi davantage étendre la mixité de la communauté.
Les présentations des pouvoirs locaux ont débuté avec Quentin Paelinck, Echevin des Travaux publics à Ganshoren, qui s’est penché sur le premier projet-pilote de partage d’énergie débuté autour de l’école Nos Bambins de Ganshoren. Lieu singulier puisque, durant les week-ends et les vacances d’été, le bâtiment ne consomme pas l’électricité que ses panneaux voltaïques produisent. En tout, le projet, lequel a nécessité un an de mise en place, rassemble 15 acteurs, 2 producteurs (l’école et un privé) et 12 compteurs « consommateurs » alimentés en électricité locale. La création d’une communauté d’énergie renouvelable (sous forme d’asbl) a été rendue possible grâce au soutien de divers acteurs tels que Bruxelles Environnement, Sibelga et à l’octroi d’une dérogation délivrée par Brugel. Niveau résultats ? Si le taux d’autoconsommation était à 18% avant le projet, il avait atteint, en février 2021, 64%. Une diminution du volume d’électricité consommée auprès du fournisseur de 44% a aussi été constatée. M. Paelinck a souligné à cet égard le rôle catalyseur et pédagogique de la commune auprès de ses commerçants et de ses habitants.
Enfin, Christophe Verbiest, Directeur département immobilier chez Foyer Anderlechtois, a présenté Shakespeare, le projet-pilote d’autoconsommation collective d’énergie verte au Foyer Anderlechtois, lequel vise l’installation de 200kwc de panneaux voltaïques. L’objectif est que cette énergie produite localement puisse être utilisée par les différents locataires et refacturée ensuite à bas prix aux locataires.
M. Verbiest a rappelé que le projet était en couveuse depuis près de dix ans mais que le cadre n’était pas encore défini à l’époque. Le Foyer n’a, à ce stade, pas encore obtenu de dérogation ; une demande a cependant bel et bien été introduite auprès de Brugel. Les locataires des immeubles n’avaient, jusqu’ici, que peu d’intérêt à s’impliquer dans un tel projet puisque les consommations des communs étaient extrêmement basses, malgré un potentiel photovoltaïque énorme. Le projet très prometteur, en collaboration avec Luminus, a pu véritablement débuter en février 2020 ; la signature de contrats, la réception électrique de l’installation photovoltaïque et le kick-off communauté sont prévus pour octobre 2021.
En conclusion ? Un Smart Lunch alignant de multiples projets smarts et innovants, mêlant entre autres efficacité énergétique et participation citoyenne ! Envie de participer aux prochains rendez-vous dès septembre ? Contacter Céline Vanderborght sans plus attendre !