Céline Vanderborght, Smart City Manager, présente son point de vue sur la participation citoyenne à Bruxelles.
La participation est un sujet très vaste, et l’on peut parler de participation dans le cadre de ‘échange d’information de manière au niveau locale entre le citoyen et les pouvoirs publics jusqu’à la consultation populaire, en passant par des applications auxquelles les citoyens ou les entreprises peuvent collaborer en fournissant des données. C’est un sujet fondamental des Smart Cities car la transformations digitale s’accompagne d’une volonté du citoyen de s’impliquer davantage dans la gestion de la ville, d’une part, et dans la volonté des créateurs de services Smart d’intégrer au plus tôt du processus les besoins des utilisateurs, voir dans une certaines mesures, d’utiliser leur apport dans l’application elle-même. C’est le cas de l’application collaborative FixMyStreet, qui fait appel à ce qu’on nomme le « cowdsourcing » ce qui dans ce cas signifie l’engagement des citoyens dans le service via la production de données.
Des procédures de participation citoyenne obligatoires existe déjà en RBC, comme par exemple lors de permis d’urbanisme ou récemment avec l’introduction du CoBAT et les nouveaux processus d’information et de participation du public dans le cadre de l’élaboration des plans d’aménagement directeur (PAD), ou encore lors d’enquêtes publiques sur des plans stratégique comme le plan bruit (Quiet.brussels). Parallèlement des startups se lancent dans des applications de participations citoyennes complétement digitales, comme CitizenLab ou Fluicity, entre autres. L’objectif serait à terme de combiner les processus réglementaire (publications et rencontres citoyennes) avec les outils digitaux.
A Bruxelles, au niveau locale, plusieurs projets de participation digitale ont eu lieu. Via l’application Fluicity pour la commune de Woluwé-Saint-Pierre (
https://www.woluwe1150.be/lancement-de-fluicity-plateforme-de-participation-citoyenne/), et la commune d’Etterbeek. La ville de Bruxelles a également une plateforme de participation en ligne
https://www.bruxelles.be/bpart et un lieu de rencontre dédiée à la participation
https://www.bruxelles.be/directory-2724. Et comme cité dans la question parlementaire, la commune d’Uccle a testé en 2018 la plateforme digitale lancée par la DG Transformation Digitale du service public fédéral Stratégie et Appui.
Au niveau régional, depuis 2015 et la mise en ligne du portail smartcity.brussels par le CIRB, il est possible aux citoyens de donner des suggestions sur le portail smart city de la région. Ces suggestions sont ensuite publiées sur le site et les internautes peuvent voter pour leur suggestions préférées. Il est également possible de réaliser des sondages. Une campagne de communication aura lieu prochainement afin d’augmenter la visibilité du site et le nombre de suggestions.
Au printemps 2017, l'appel à idées du grand public lancé par Good Move sur la plateforme «Good Move by Citizens» a utilisé la plateforme CitizenLab. Cette participation citoyenne a produit plus de 100 propositions concrètes, originales et inspirantes en matière de mobilité dans la Région de Bruxelles-Capitale, 30 idées réalisables, originales et durables ont finalement été sélectionnées et votées par le grand public.
Au printemps 2019 le projet Brussels By Us permettra aux citoyens bruxellois de réagir à son environnement direct dans 3 zones de Bruxelles.
Au vu de ses nombreuses initiatives, il semble important de développer un service relativement uniforme pour la Région et les communes. La réalisation, ou la mise en avant, d’une plateforme générique ainsi que l’accompagnement nécessaire permettant à chaque niveau de pouvoir de se lancer dans une participation digitale apporterait une grande valeur ajoutée aux citoyens bruxellois.
A noter que la partie « technologique » est simple, mais le savoir-faire pour comprendre à quel moment, pour qui et sur quelle thématique entamer un processus participatif demande une certaine expertise. La gestion des réponses, et la modération des débats, le cas échéant, est également une compétence qui n’existe pas forcément dans les administrations.
Enfin, la participation apporte des attentes élevées, et la manière d’intégrer les contributions citoyennes dans les politiques et règlement publics n’est pas toujours formalisés.