Un véritable transfert modal
Le speed-pedelec est un mode de transport émergent, qui se développe rapidement en Belgique et plus particulièrement en Flandre. Le nombre actuel de trajets en speed-pedelec à destination et en provenance de la Région de Bruxelles-Capitale est estimé à environ 600/jour. L’étude de Bruxelles Mobilité estime l’évolution potentielle à l’horizon 2030 à plus d’une dizaine de milliers de déplacements quotidiens.
Alors que la plupart des enquêtes portant sur les cyclistes bruxellois révèlent que la majorité d’entre eux sont d’anciens usagers des transports en commun, cette nouvelle étude souligne que la moitié des répondants (50,5%) recourraient auparavant à la voiture pour faire les déplacements qu’ils font aujourd’hui en speed-pedelec. Il y a donc un réel transfert modal depuis la voiture vers ce mode qui constitue une alternative durable pour des trajets de 25 km en moyenne autour de Bruxelles.
Offrir une infrastructure adaptée
Les répondants à l’enquête indiquent une préférence pour les infrastructures cyclables séparées (plutôt qu’une circulation sur la chaussée) et un marquage au sol clair (pistes cyclables marquées, bandes bus).
Pour stimuler l'utilisation du speed-pedelec, Bruxelles Mobilité prévoit de prendre en compte les besoins de ce mode spécifique en termes de signalisation et / ou d'infrastructure.
La mise en œuvre d’un réseau « Vélo PLUS » est prévue dans le nouveau plan régional de Mobilité (GoodMove). Il s’agit d’un réseau destiné prioritairement aux liaisons rapides à l'échelle métropolitaine (un réseau cyclable principal comprenant les itinéraire permettant des connexions interrégionales). Le caractère direct du trajet et la limitation des conflits avec les autres usagers sont particulièrement importants. Les aménagements cyclables séparés y sont privilégiés à la circulation mixte. Ils sont dimensionnés de façon à permettre la circulation des vélo-cargos.
Sensibiliser les usagers
En moyenne, les utilisateurs de speed-pedelec indiquent rouler à 30 km/h en milieu urbain.
Le principal facteur d’accident perçu par les utilisateurs est le comportement imprévu des autres usagers (34,7% des réponses), suivi de la vitesse et/ou de la pression automobile en infrastructure partagée. En termes d’accidentologie, si l’étude met en évidence que les accidents ont lieu (ou ont été évités de peu) à hauteur d’un carrefour (29,8%) ou sur une section de la voirie (29,8%), on constate avec surprise que la majeure partie des accidents et/ou situations accidentogènes se sont produits sur des pistes cyclables séparées (31,9%).
C’est l’occasion de rappeler que les pistes cyclables séparées ne sont pas exemptes de conflits avec les voitures : sorties de garage, ouverture de portière, ou encore stationnement illicite. Il est donc tout aussi important de familiariser non seulement les usagers eux-mêmes, mais également les autres usagers de la route, avec ce nouveau moyen de transport, ses caractéristiques et ses risques.