Ce mardi 22 mars, le Smart City Office de la Région de Bruxelles-Capitale était de retour avec ses sessions « Smart Lunches », dont l’objectif est que les pouvoirs locaux bruxellois puissent échanger et être inspirés par diverses expériences liées à la Smart City et menées à travers la Région. Des intervenants de la quadruple hélice - monde académique, entreprises, autorités publiques et citoyens – y interviennent chacun à leur tour. Retour sur la neuvième édition dédiée au numérique responsable !
Après l’introduction traditionnelle de Monsieur Bernard Clerfayt, Ministre bruxellois de la transition numérique, Thierry Chappe, Manager Numérique Responsable au sein du CIRB a présenté les enjeux sociétaux, mais surtout environnementaux, du numérique. Il a entamé sa présentation par une définition de l’infrastructure numérique mondiale (terminaux, réseaux, centres de données) et s’est attardé sur l’un des chiffres les plus marquants de ces dernières années, lequel a engendré une énorme prise de conscience au niveau mondial : les émissions de CO2 du secteur numérique représentent désormais 4% des émissions mondiales et dépassent désormais celles du secteur aérien. L’empreinte environnementale de l’infrastructure numérique mondiale se répartit d’ailleurs sur l’ensemble du cycle de vie des équipements : à 60% durant la fabrication, à 5% durant le transport, à 25% durant l’usage et à 10% pour la fin de vie.
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M. Chappe a ensuite énoncé quelques chiffres-clés :
- la fabrication d’un smartphone nécessite par exemple l’équivalent de quatre tours du monde ;
- la part de l’infrastructure numérique dans la consommation électrique mondiale oscille entre 10 et 15% ;
- la durée moyenne d’utilisation d’un ordinateur a été divisée par trois en 30 ans.
Il a aussi largement détaillé la création par le Centre d’informatique pour la Région bruxelloise de quatre groupes de travail (GTs) inter-administrations, lesquels réfléchissent à la mise en œuvre concrète de solutions dans les organisations autour des quatre thématiques majeures du Numérique Responsable : hardware, éco-conception, IT for green et conscientisation. Les productions et les bonnes pratiques de chaque groupe seront partagées à l’ensemble des administrations publiques de la region.
Il a enfin insisté sur la nécessité d’agir sur tous les axes en même temps et sur quelques pistes immédiates d’amélioration pour tous les citoyens et les administrations :
- S’informer, sur les réseaux dédiés, au sujet du Numérique Responsable en Belgique comme l’ISIT;
- Insérer des critères “numérique responsable” dans les marchés publics d’équipement et services IT ;
- Suivre des formations ;
- Organiser un atelier « fresque du numérique » comme outil de conscientisation au sein de son entreprise.
Le second orateur, Didier Appels, Impact & Business Director, a quant à lui décrit les opportunités circulaires qu’offre son entreprise, Close The Gap, pour les ordinateurs. L’asbl internationale aide à réduire la fracture numérique en offrant de l’équipement IT (issu d’entreprises européennes et internationales) dans les pays en voie de développement.
L’organisation fournit non seulement des ordinateurs, mais également de la formation des enseignants, un logiciel éducatif (en ligne) et du support technique (local et à distance). Des programmes socio-éducatifs (tels que des écoles, des hôpitaux et d'autres projets axés sur l'amélioration des services d'éducation et d'information) peuvent demander le soutien de Close the Gap. L’entreprise est aussi active en Belgique et a, par exemple, distribué des laptops à plus de 15 000 étudiants belges pendant la crise sanitaire mais aussi aux sinistrés des inondations durant l’été 2021. L’impact environnemental positif de Close The Gap est immense puisque, grâce à l’entreprise, la durée de vie des laptops est prolongée jusqu’à 5 ans parfois.
La troisième oratrice, Natacha Louis, Chargée de missions chez Repair Together, a quant à elle détaillé la mission des Repair Cafés : apprendre à réparer ensemble plutôt que de jeter. Repair Together a pour objectif de mutualiser les moyens nécessaires à la création, au développement et au maintien des quelque 225 "Repair Cafés" de Belgique, à Bruxelles et en Wallonie.
Repair Together organise en outre des formations en réparation, lesquelles sont destinées à augmenter l’expertise des réparateur·trice·s bénévoles, mais aussi des animations autour de l'économie circulaire. Ces animations s'adressent tant aux écoles qu'au grand public et peuvent prendre place dans le cadre d'événements ou à la demande.
Repair Together s’inscrit plus largement dans un mouvement de transition vers une économie plus circulaire et de lutte contre l’obsolescence programmée. L’organisation mobilise ses forces et ressources, en collaboration avec d’autres acteurs du secteur, dans un mouvement militant pour un "droit à la réparation" reconnu à l’échelle mondiale. Créée au printemps 2013, dans la foulée de l’ouverture du tout premier Repair Café belge à Ixelles en 2012, la vesion belge de Repair Together est alors la première à exporter le concept, initialement lancé aux Pays-Bas en 2009.
Enfin, côté pouvoirs locaux, c’est Madame Sophie De Vos, Premier Echevin Espaces Publics, Mobilité, Culture, Bibliothèques, Participation Citoyenne de la commune d’Auderghem, qui a eu l’occasion, en duo avec Maroussia del Marmol, Directrice du Centre de Formation 2 mille ASBL (CF2m), de présenter l’action de sa commune.
Madame De Vos a entamé sa présentation en évoquant les différents chiffres qui l’ont sensibilisée à la pollution numérique : plus de 3,2 millions de téléphones non-utilisés circulent en Belgique tandis que seulement 1 à 5 % d’entre eux seulement sont recyclés.
C’est ainsi que, dès 2019, une collaboration avec une entreprise spécialisée en économie circulaire, CF2m, a été entamée et que de grandes opérations de récupération des vieux appareils électroniques ont été organisées en plaçant des containers sécurisés dans la maison communale et dans les quatre écoles communales.
L’action de CF2m consiste en la remise en état de matériel informatique usagé pouvant être réemployé est remis en état et ainsi redistribué, et ce principalement dans le secteur socio-éducatif. L’entreprise en assure par ailleurs la traçabilité. Les parties non-réutilisables sont quant à elles démantelées en ateliers à Bruxelles. Ce travail est réalisé par du personnel en insertion formé au métier de valoriste.
Ponctué par deux sessions de questions-réponses, ce Smart Lunch a été particulièrement riche en échanges de bonnes pratiques ! Envie de participer aux prochains rendez-vous ? Contacter
Tanguy de Lestré sans plus attendre !